Yves St-Pierre (1935-2024)
- L'Éveil du citoyen de Weedon
- 20 oct. 2024
- 3 min de lecture
Yves St-Pierre est né à Saint-Dominique de Bagot le 9 janvier 1935. Il est le troisième d’une famille de neuf enfants. Il est le fils de Marie-Jeanne Poirier et de Antonicien St-Pierre, médecin de campagne.
Dans sa jeunesse, Yves se qualifie de turbulent et «patenteux». Comme beaucoup d’enfants, il crée ses jouets souvent avec des bouts de bois. Il aime la pêche, il se fabrique une chaloupe etc. Il est enfant de chœur. Vers l’âge de 6-7 ans, il insiste déjà pour suivre son père dans ses visites médicales. Dès l’âge de 9 ans, il commence à travailler pendant l’été. De ses parents il reçoit une bonne éducation chrétienne, des valeurs qu’il conserve précieusement jusqu’au bout, aussi bien dans sa pratique de la médecine que dans sa vie personnelle et familiale.
Il fait ses classes primaires à l’école du village. En 1948, il entre au secondaire et est pensionnaire au Séminaire de Saint-Hyacinthe, le but premier d’un séminaire étant de former des prêtres. C’est pendant un congé pour la Toussaint en octobre 1954 que son père l’envoie porter un document à la Caisse populaire de Saint-Dominique. Il y remarque la jolie caissière du nom d’Huguette Chicoine. Cupidon venait de frapper. Huguette demeure pas très loin de ses parents. Il fit évidemment une demande pour devenir externe, ce qui lui fut refusé par le Séminaire. Ils en seront quittes pour s’écrire en cachette.
Yves suit son cours classique au Séminaire de Saint-Hyacinthe, et tout au long de ce cours, il veut devenir médecin comme son père. Il termine en 1956. Au printemps de cette même année, il pose sa candidature aux deux facultés de médecine qui existaient à l’époque (Laval et Montréal). Bien qu’il ait de bonnes notes, Yves sait qu’aujourd’hui, il n’aurait jamais été accepté. Dans le temps la note était un facteur secondaire, lors de l’entrevue. On tenait davantage compte de l’aspect humaniste et vocationnel du candidat.
Il opte pour l’université Laval parce que son père y avait fait sa formation. Les fins de semaine, autant que possible, il va voir sa blonde Huguette à Saint-Dominique, que ce soit avec un autre étudiant ou sur le pouce. A l’université, il préfère habiter en chambre puisque c’est plus tranquille pour étudier. Durant la troisième et quatrième années de médecine (1959 à 1961), les journées sont partagées entre stages pratiques et théorie.
Le 20 septembre 1960, il s’engage au programme ROTP (programme de formation des officiers de l’armée régulière), un programme de 5 ans de l’armée canadienne qui lui apportait un petit salaire en lui permettant de terminer ses études. Il devient automatiquement officier cadet. Enfin un salaire après sept ans de fréquentation amoureuse, il demande Huguette en mariage le 8 décembre 1960 et ils vont se marier à la fin du programme de médecine, le 27 mai 1961. Heureusement, Huguette avait économisé assez pour meubler le petit appartement de Québec et acheter une première voiture. Il débute son internat à l’hôpital Hôtel-Dieu de Québec et gradue le 2 juin 1962. Avec son diplôme en main, il se présente à son employeur l’Armée Canadienne. Après une formation de base, il est envoyé en 1964-65 en Égypte avec les Forces d’urgence des Nations-Unies. Les médecins canadiens y tiennent une infirmerie pour les cas légers. On lui dessert la médaille des Nations-Unies – Moyen Orient. De retour au pays, il est assigné au Royal 22e Régiment à Valcartier. A la fin de son engagement, il choisit la vie civile.
Il cherche à acheter une clinique. C’est à Weedon qu’il s’établit en 1965 avec sa famille, 2 des enfants du couple sont déjà nés, Benoit et Jean. Deux autres enfants, Lucie et François naissent à Weedon. Il achète assez rapidement la maison et la pratique du Dr Gérard Lemieux sise au 473, rue Saint-Janvier, coin 6e Avenue. En 1975, le Dr Claude Cloutier vient à l’aide et, en 1977, ils installent leur clinique à l’intérieur de l’édifice du CLSC. Finalement, en 1995, cette clinique est dissoute et les deux médecins rejoignent l’équipe du CLSC Fleur de Lys de Weedon.
Dr St-Pierre prend sa retraite en 2013, après 51 ans d’exercice de la médecine.
Recherche et rédaction : Nicole Fontaine
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